Partir en vacances pendant un arrêt maladie pour accident de travail : les règles incontournables
Lorsqu’un salarié est en arrêt maladie, notamment après un accident de travail, la tentation de profiter d’un break loin de son domicile se fait souvent sentir. Cependant, cette possibilité est encadrée par des règles strictes, visant à garantir que le repos et la convalescence ne soient pas compromis. Contrairement aux idées reçues, partir en vacances n’est pas absolument interdit, mais les conditions sont précises.
Le salarié doit d’abord vérifier si son arrêt de travail comporte une mention sur les sorties autorisées. Cette indication, portée sur le certificat médical, peut prendre trois formes :
- Sorties interdites : le salarié doit impérativement rester à son domicile.
- Sorties autorisées avec horaires : présence obligatoire à domicile entre 9h-11h et 14h-16h, sauf pour rendez-vous médicaux.
- Sorties libres : le salarié peut sortir librement, sous réserve du respect de la convalescence.
Dans le cadre d’un accident de travail, le suivi médical est souvent rigoureux, impliquant une surveillance étroite par la CPAM, le médecin traitant, voire la Médecine du Travail ou l’INRS pour les recommandations spécifiques.
Selon les règles actuelles de la Sécurité Sociale, toute absence hors du domicile doit impérativement être signalée à la CPAM et à l’employeur, en précisant l’adresse temporaire durant le séjour. En cas de sortie du département de résidence, une autorisation préalable est obligatoire et doit être demandée au minimum 15 jours avant le départ. Pour un séjour à l’étranger, cette procédure est encore plus stricte, avec un risque important de suspension des indemnités journalières si les démarches ne sont pas scrupuleusement respectées.
Voici un tableau synthétique des principales règles :
| Situation | Conditions | Obligations | Risques en cas de non-respect |
|---|---|---|---|
| Sorties interdites | Respect obligatoire de la présence au domicile | Ne pas s’absenter, sauf soins | Suspension des indemnités journalières |
| Sorties autorisées avec horaires | Présence du salarié de 9h à 11h et 14h à 16h | Inform. CPAM et employeur, respecter les plages horaires | Contrôles positifs, sanction en cas d’absence aux horaires |
| Sorties libres | Justification médicale sur le certificat | Informer CPAM, respecter convalescence | Sanctions en cas de non-respect |
Partir en vacances en arrêt de travail nécessite donc une organisation méticuleuse, en s’entourant des avis médicaux et des validations administratives. Sauter cette étape expose le salarié à des sanctions lourdes, à la fois financières – par la perte de droits aux indemnités – et disciplinaires de la part de l’employeur.

Comment formaliser sa demande de départ en vacances ?
La démarche administrative est souvent la clé pour éviter les impairs. Tout salarié en arrêt travail suite à un accident doit respecter ces étapes :
- Vérifier que le certificat médical comporte la mention des sorties autorisées ou libres.
- Informer la CPAM de toute sortie hors de son domicile, en précisant l’adresse exacte du séjour.
- Envoyer une demande d’autorisation préalable si le séjour est hors du département de résidence, au moins 15 jours avant le départ.
- Informer l’employeur simultanément pour assurer la transparence.
- En cas de séjour à l’étranger, obtenir une autorisation spéciale et veiller à la compatibilité de la destination avec le maintien des indemnités.
Cette procédure, bien que fastidieuse, protège le salarié et garantit la continuité du versement des indemnités journalières. Elle vise aussi à permettre les contrôles médicaux prévus par la Médecine du Travail, l’ARS (Agence Régionale de Santé), ou la Mutuelle Santé en cas de complémentaire associée.
Un exemple courant est celui de Julie, salariée en arrêt maladie pour accident de travail qui souhaite passer une quinzaine dans sa famille en Corse. Elle doit indiquer sur son certificat l’adresse de son hébergement, informer la CPAM et son employeur, puis attendre l’accord. À défaut, ses indemnités pourraient être suspendues, voire son contrat remis en cause par Prud’hommes en cas de litige.
Les enjeux juridiques et professionnels liés aux vacances pendant un arrêt maladie
Au-delà des règles administratives, partir en vacances pendant un arrêt maladie soulève de nombreux enjeux juridiques. La frontière entre droit du travail et médecine se complexifie, notamment lorsque l’arrêt résulte d’un accident professionnel :
- Respect de la convalescence : Un séjour doit favoriser la guérison, cela implique que les activités restent compatibles avec les prescriptions médicales.
- Obligation de loyauté envers l’employeur : un salarié en arrêt est tenu de respecter les règles du contrat de travail, ce qui inclut la nécessité d’être joignable et présent selon les modalités définies.
- Rôle du contrôle médical : la CPAM, via son médecin-conseil, et l’employeur (contrôle à domicile ou de manière discrète) s’assurent du respect du régime d’arrêt maladie.
Là où la mécanique peut se dérégler, c’est lorsque le salarié s’éloigne trop des contraintes imposées, par exemple en voyageant sans autorisation ou en ignorant les horaires de présence. Cela expose à des poursuites pour fraude, pouvant impliquer la suspension des indemnisations ou un licenciement pour faute.
Le tableau ci-dessous récapitule les responsabilités des différents acteurs :
| Acteur | Rôle | Conséquences du non-respect |
|---|---|---|
| Salarié | Respect des horaires et informations obligatoires | Suspension indemnités, sanctions disciplinaires, licenciement |
| Employeur | Organisation des contrôles, maintien du lien de travail | Peut engager procédures disciplinaires, gère l’absentéisme |
| CPAM | Validation des arrêts, contrôle médical et administratif | Suspension ou suppression des indemnités journalières |
| Médecin traitant / Médecine du Travail | Prescription et suivi médical | Peut réviser les conditions d’arrêt et sorties |
En 2025, la digitalisation accentue le contrôle grâce au croisement automatisé des données entre la Sécurité Sociale, les mutuelles et les organismes d’assurance. Ainsi, partir en vacances sans suivre les procédures expose non seulement à une pénalité financière, mais aussi à une réputation professionnelle entachée.
Déplacements pendant un arrêt maladie : département, domicile et l’étranger
Les règles pour quitter son domicile durant un arrêt maladie dépendent aussi fortement de la localisation : rester dans son département, sortir, ou partir à l’étranger.
Déplacements au sein du même département
Si le salarié choisit de séjourner dans son département de résidence mais en dehors de son domicile habituel, aucune autorisation formelle n’est requise. Toutefois :
- Le lieu temporaire doit être indiqué sur le volet 1 de l’arrêt de travail.
- La CPAM et l’employeur doivent être informés.
- Les horaires de présence restent obligatoires, sauf s’ils sont libérés médicalement.
Cela permet d’assurer la conformité avec les éventuels contrôles, qu’ils soient de la CPAM ou patronaux.
Déplacements hors du département
Dans ce cas, le salarié doit impérativement demander l’autorisation de la CPAM. Les points à respecter sont :
- Demande adressée au moins 15 jours avant le départ, avec les dates et adresse du séjour.
- Autorisation conditionnée par un motif médical ou justifié par la CPAM.
- Absence de cette autorisation peut conduire à la suspension des indemnités.
Cette règle vise à faciliter le contrôle en zone de résidence, et s’assure que le salarié ne gêne pas le processus de guérison par des déplacements inadaptés.
Partir à l’étranger : les conditions sont-elles compatibles avec l’arrêt maladie ?
Un voyage hors de France métropolitaine ou de l’Union européenne nécessite une attention particulière :
- Une demande d’autorisation formelle doit être déposée auprès de la CPAM.
- Le séjour doit être compatible avec l’état de santé et justifié par le médecin.
- Le versement des indemnités journalières peut être suspendu si la destination est un pays non couvert par une convention internationale avec la France.
- La digitalisation des contrôles permet aujourd’hui à la CPAM de détecter rapidement les déplacements non déclarés à l’étranger.
Rappelons le cas de Pierre, qui souhaitait rejoindre sa famille à Buenos Aires pendant son arrêt. Après avoir présenté un certificat médical et fait une demande, il a obtenu un accord, évitant toute sanction. Ce genre de démarche montre l’importance de la prudence et du respect des procédures pour éviter des déconvenues en plein séjour.
Le rôle essentiel du médecin et de la médecine du travail dans l’autorisation des vacances
Le médecin traitant joue un rôle central dans la définition des conditions d’un arrêt maladie et des possibles sorties autorisées. Mais la médecine du travail intervient aussi pour garantir la sécurité du salarié et la bonne application des règles liées à l’accident.
Le médecin traitant : garant de la convalescence
Ce praticien a l’obligation d’établir un certificat conforme aux prescriptions légales mentionnant :
- La durée de l’arrêt maladie.
- Le type de sorties autorisées (interdites, horaires fixes, libres).
- Les indications médicales relatives à la capacité à partir en vacances.
Par ailleurs, depuis 2025, la sécurisation du formulaire Cerfa est obligatoire, afin d’éviter les fraudes et mieux tracer les mouvements du salarié. Un arrêt non conforme est rejeté par la CPAM, ce qui prive le salarié de ses indemnités.
La médecine du travail et le suivi post-accident
Dans le cas spécifique d’un accident de travail, l’institution comme l’INRS ou l’ARS préconise un suivi renforcé. Le médecin du travail :
- Évalue la capacité réelle du salarié à effectuer certains déplacements.
- Peut recommander des restrictions supplémentaires, notamment si le poste de travail comporte des risques.
- Assure la coordination avec l’employeur et la CPAM pour la bonne gestion des arrêts.
Ce dispositif permet de sécuriser le retour progressif au travail et de diminuer les risques de rechute tout en optimisant la convalescence.
Les conséquences du non-respect des règles : risques financiers et professionnels
Partir en vacances pendant un arrêt maladie sans respecter le cadre légal ne compromet pas uniquement la santé du salarié. C’est aussi un véritable enjeu financier et professionnel :
Sanctions financières et suspension des indemnités
La CPAM peut suspendre ou supprimer le versement des indemnités journalières si :
- Le salarié ne respecte pas les horaires de présence.
- Il ne communique pas son changement d’adresse temporaire.
- Il part à l’étranger sans autorisation.
- Le formulaire Cerfa est non conforme ou non sécurisé.
Ces mesures peuvent également affecter le complément de salaire versé par la Mutuelle Santé ou l’Employeur.
Conséquences professionnelles et risques disciplinaires
L’Employeur peut lancer une procédure disciplinaire en cas de manquement, avec un risque de licenciement fondé sur la faute grave. De plus, en cas de litige, le salarié peut être convoqué devant les prud’hommes qui examineront la validité des arrêts et la bonne foi du voyageur en arrêt maladie.
Ces procédures, parfois longues, peuvent porter atteinte à la réputation et à la situation professionnelle du salarié.
Planifier ses vacances en respectant son arrêt maladie : conseils pratiques
- Consulter impérativement son médecin pour un certificat clair et conforme.
- Faire les démarches auprès de la CPAM et attendre les éventuels accords.
- Informer son employeur pour garantir la transparence.
- Respecter strictement les plages horaires et les obligations de présence.
- Éviter les déplacements à l’étranger sans autorisation formelle.
- Veiller à ce que le séjour favorise la santé, sans compromettre la guérison.

Peut-on partir en vacances hors du département pendant un arrêt maladie ?
Oui, mais uniquement après avoir obtenu l’accord préalable de la CPAM et en ayant informé l’employeur. La demande doit être faite au moins 15 jours avant le départ, avec indication des dates et de l’adresse du séjour.
Quelles sanctions en cas de départ en vacances sans autorisation ?
Le salarié risque la suspension ou la suppression des indemnités journalières, et éventuellement une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’au licenciement.
L’arrêt maladie doit-il obligatoirement mentionner les sorties autorisées ?
Oui, depuis 2025, le certificat médical doit clairement indiquer si les sorties sont interdites, autorisées avec horaires ou libres. Sans cette mention, toute sortie est prohibée.
Est-il possible de partir à l’étranger en arrêt maladie ?
C’est envisageable sous conditions strictes : autorisation préalable obligatoire de la CPAM, conformité médicale et respect des formalités pour éviter la suspension des indemnités.
Quel est le rôle de la médecine du travail dans un arrêt maladie pour accident de travail ?
La médecine du travail assure le suivi, évalue la capacité du salarié à se déplacer, et coordonne avec l’employeur et la CPAM pour garantir la sécurité et le respect des obligations.

